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Spéculer sur la vie et la mort... et la cryptomonnaie

"L'article suivant fait référence à une opinion et sont uniquement destinées à des fins d'information. Il ne s'agit pas d'un conseil en investissement. Recherchez un professionnel dûment agréé pour obtenir des conseils en matière d'investissement."

Les jeux d'argent et les investissements en bourse sont tous deux considérés comme des risques spéculatifs. En fait, il fut un temps où certaines personnes utilisaient l'assurance vie comme un risque spéculatif jusqu'à ce que le Life Assurance Act de 1774 cherche à empêcher les demandeurs de souscrire une assurance vie dans le but de parier ou de spéculer sur le capital humain afin de profiter du malheur des autres.

À ce jour, vous ne pouvez pas souscrire d'assurance sur la vie, disons, d'un casse-cou téméraire qui fait des cascades les yeux bandés dans votre quartier autrement tranquille. Bien que vous puissiez vous dire qu'il n'en a pas pour longtemps sur cette terre, et que vous ayez un intérêt légitime dans ses acrobaties, vous ne disposeriez pas de ce que l'on appelle un intérêt assurable.

La sélection financière, qui a d'abord servi à confirmer le lien entre le demandeur et la personne assurée afin d'évaluer l'intérêt assurable, s'intéresse aujourd'hui également à la capacité du demandeur à payer l'assurance et cherche à éviter une sur assurance, qui s'est avérée augmenter le risque de nombreux événements malheureux où l'assuré est considéré comme valant plus décédé que vivant.

Nombreux sont familiers avec la sélection en santé, qui consiste pour les compagnies d'assurance à se renseigner sur votre état de santé et vos antécédents médicaux afin de déterminer si vous représentez un risque convenable pour une assurance vie. Plus le montant de l'assurance demandée est élevé, plus l'examen des tarificateurs est approfondi. Il en va de même pour votre situation financière. Tout le monde doit remplir les conditions requises pour souscrire une assurance vie, tant sur le plan médical que financier. Même la plus simple des demandes d'assurance est soumise à un certain niveau de sélection financière. En fait, la profession, la valeur nette, le besoin en assurance et l'intérêt assurable sont des éléments essentiels de chaque examen de sélection. Et pour un montant d'assurance vie qui représente, disons, de 1 à 10 fois votre revenu annuel, le fait que vous ayez un emploi et que vous ayez besoin de remplacer votre revenu en cas de décès pour faire face à des obligations financières légitimes peut suffire aux tarificateurs. Toutefois, si vous demandez un montant d'assurance correspondant à 100 fois votre revenu annuel, il faudra fournir des explications concernant vos finances. Si vous demandez une assurance d'un montant élevé, même pour couvrir les besoins les plus légitimes, les tarificateurs financiers sont tenus de procéder à une analyse relativement approfondie.

Plus le montant de l'assurance demandée est élevé, plus la sélection financière est approfondie, une attention particulière étant accordée aux informations financières fournies, y compris la nature de votre patrimoine net, jusqu'aux types d'investissements et de devises que vous détenez. La volatilité, la spéculation des marchés et les investissements peu réglementés peuvent souvent entraîner une décision de sélection indiquant « nous préférons ne pas participer » ou « nous pouvons seulement offrir un montant d'assurance réduit ».

Alors, qu'en est-il de la cryptomonnaie? Qu'en font les tarificateurs financiers de nos jours? La cryptomonnaie, qui demeure relativement nouvelle dans le monde de la finance, a d'abord été perçue par les tarificateurs financiers comme un retour en arrière, à une époque où la réglementation financière était limitée, voire inexistante, et où la spéculation et la volatilité étaient omniprésentes. Dès son apparition, la cryptomonnaie a occasionné de nouvelles préoccupations associées à son attrait potentiel en tant que facilitateur ou conduit d'activités illégales; un facteur inacceptable pour les tarificateurs.

Cependant, plus récemment, le monde financier traditionnel constate que les marchés de la cryptomonnaie et des actions reposent sur un certain nombre de conditions communes telles que l'offre, la demande, la politique monétaire et la géopolitique (1). La volatilité en montagnes russes des actions de cryptomonnaie donne souvent lieu à des articles dans les médias financiers, mais seul le temps nous dira si certaines d'entre elles arriveront chaque fois à résister aux tempêtes économiques avec résilience.

Et dans un avenir proche? Certains tarificateurs financiers envisagent d'inclure des montants modestes de cryptomonnaie dans l'actif d'une personne si celle-ci a des antécédents financiers solides et plus traditionnels et ne présente aucune autre préoccupation. Le développement de banques numériques mandatées par le gouvernement, connues sous le nom plus officiel de MNBC (monnaie numérique de banque centrale) ou CBDC en anglais, dont plusieurs déjà en activité et en cours d'évaluation ici au Canada, pourrait contribuer à atténuer les préoccupations (2). La réglementation des banques centrales pourrait permettre d'apaiser les inquiétudes liées à la légitimité et même d'apporter une certaine concurrence sur le marché actuel de la cryptomonnaie, ce qui serait très bénéfique en termes de tarification.

Mais pour l'instant, on ne peut que spéculer sur l'avenir de la cryptomonnaie et sur l'impact que des avoirs importants pourraient avoir sur l'éligibilité d'un demandeur d'assurance vie.

Notes et références

1. Sharma, Rakesh. Is There a Cryptocurrency Price Correlation to the Stock Market? Investopedia.com. Le 12 mai 2022.

2. Canadian Foreign Exchange Committee. Central Bank Digital Currency and Stablecoins. Bank of Canada. Juin 2021.